Porca miseria !
Ce sont les mots que m’inspirent aujourd’hui la vision de nos oliveraies.
Les nombreux descendants de la communauté italienne de Beaucaire (et d’ailleurs) comprendront bien ces mots que ma grand mère lançait lorsqu’il semblait que décidément tout se liguait parfois contre elle pour anéantir tout effort, tout travail et que ne lui restait que les lamentations et la révolte avant le renoncement. Ou justement contre le renoncement. Une façon de dire “je supporte aujourd’hui toute la misère du monde mais je vais quand même avancer vers demain, une fois que j’aurai pesté ma colère”.
Porca miseria, pauvres de nous ! Ou plutôt pauvres arbres sans arrosage qui n’en finissent pas de souffrir, le sol craque sous les pas, les olives ne sont que fantômes d’olives, les années maintenant se suivent et se ressemblent, sèches et ultra chaudes. A Beaucaire le feu nous a dévoré 150 arbres à Garrigues Planes.
Ce sont des étés que l’on redoute et que l’on a hâte de voir se conclure par des orages rafraîchissants, qui l’eut cru ?
C’est dommage, la récolte semblait conséquente.
Pour ceux qui comme nous sont en sec, les rendements seront très mauvais, pluies automnales ou pas, puisque la lipogenèse ne s’est pas correctement faite. La récolte de l’année suivante est même compromise.
Pour ceux qui le peuvent, je conseille donc encore et encore d’arroser vos arbres, quand vous le pouvez, vérifiez que le feuillage reste joli, pas racorni, pas vert pâle, pas tombant.
Pas grand chose à dire de plus, merci d’avance pour vos prières, danses du ventre et autre magie qui pourrait faire pleuvoir !
Oléiculturement vôtre,
Laurence et l’équipe du moulin à huile Nicolas