Amis oléiculteurs,
Nos quatre demies journées de démonstration de taille ont rencontré un vif succès et nous espérons avoir répondu à beaucoup de vos questions. Ceci étant dit, entre le cours magistral et les travaux pratiques il y a parfois quelques hésitations encore. Certains d’entre vous ont pris beaucoup de notes, pour tous les autres, voici donc un petit récapitulatif des fondamentaux en matière de taille d’olivier :
– commencer par regarder l'arbre avant de le tailler et regarder le niveau bas, les branches avant le feuillage. Le bas avant le haut. Sinon vous ne comprendrez pas pourquoi c'est la pagaille en haut, alors que les réponses sont en bas.
– pour un bon équilibre, l'arbre doit avoir trois (de trois à cinq) charpentières réparties à 120° et de là, les rejetons doivent pousser dans « une part de camembert de 120 degrés pareillement » affectée à cette branche, afin que les branches ne se croisent pas, l'une empêchant l'autre d'accéder à la lumière. Donc tailler toute branche qui part dans la « part de camembert » de la voisine. Si vous avez quatre charpentières vous diminuez les parts de camembert. (précision : toute la démonstration de taille s'est faite avec une mini tronçonneuse et sans sécateur).
– au milieu ce n'est pas une colombe aux ailes déployées qui doit passer mais un moineau. Il faut qu'il reste quelques branches pour faire « une peau de léopard » (taches d'ombres) sur les charpentières. Des branches trop exposées au soleil vont se dessécher. La sève y circulera difficilement.
– on ne taille pas vraiment un arbre, qui repoussera comme il voudra, on essaye de « l'accompagner » en comprenant ce qu'il veut : du soleil. Si un autre le gène, il part sur le côté, et repartira toujours vers le soleil quoi que vous fassiez.
– un bon tailleur sait s'arrêter de tailler, on ne taille pas plus de 30% de l'arbre, on le forme en deux trois ans, pas en une fois. Rappelons que l'arbre survit grâce à la photosynthèse et qu'il lui faut pour cela un nombre de feuilles suffisant qu'il s'efforcera toujours de produire. (halte aux bonsaïs !)
– plus on coupe les petits rejetons, plus il en viendra. Si l'arbre est puissant et seul sur une grande surface, il veut pousser, si on le rabat il faut lui permettre de prendre de l'ampleur en diamètre et vice versa.
– il faut privilégier les coupes au Sud, l'arbre remplacera toujours plus facilement une branche au Sud qu'au Nord.
– il ne faut pas tailler en pensant à ce qu'on veut aujourd'hui mais à ce que notre arbre sera demain, penser toujours à l'avenir, au renouvellement, à laisser de petites branches qui démarrent sur du bois jeune pour remplacer à terme les branches vieilles et trop longues où la sève a du mal à arriver.
– on taille en général des pousses très verticales mais pas toutes.
– on taille les branches sans feuilles, elles ont manqué de soleil
– ne pas confondre les gourmands qui partent du pied de l'arbre après une taille sévère, et que vous couperez en été, avec les petites repousses qui partent des branches en trop grand nombre si vous coupez trop de grosses branches. La première année de restructuration, on ne coupe pas toutes les branches à enlever.
Enfin, gardez bien à l'esprit que l'olivier étant un buisson, toute taille approximative ou malhabile ne lui nuira pas, au pire vous n'aurez pas de production d'olive.
Bien à vous
L'équipe du moulin